Les émotions dans la médecine chinoise, taoïste et tibétaine

Description :

Les anciennes médecines attribuent aux émotions des couleurs, des saveurs, des lieux organiques de résidence et les ont toujours reconnues comme causes centrales de santé et maladie. Puissantes, magiques, destructrices ou créatrices, potentiellement révélatrices de leur aspect de sagesse ou de leur ombre névrotique, elles sont classées en cinq grandes familles, correspondant nous dit une tradition tibétaine à 5 grandes voies d’éveil dont l’une nous correspond plus particulièrement.

Comment naviguer ces eaux parfois tumultueuses ? Mouvement corporel, rêves, pratiques contemplatives et méditatives, alimentation et plantes sont autant d’outils que les anciens nous ont légués pour aller sans peur à la rencontre de ces majestueux et puissants dragons de nos émotions

La peur, les Reins et la saison d’hiver

La peur, nous dit la tradition bouddhiste tibétaine, est une émotion-racine, existentielle, à la fois la plus commune, et la plus difficile à déceler, habile à se déguiser de colère, d’arguments sophistiqués ou de feinte indifférence.
La peur, nous dit le Taoïsme, est liée à l’énergie de l’Eau, du Rein et de la Vessie qui sont sa résidence. Sa garde-robe inclut anxiété, panique, agression, fuite en avant, paralysie, abandon et burn-out. Elle appartient à l’inconscient, aux réflexes et à la survie.
Pourtant la peur est aussi une émotion royale et puissante qui pave le chemin humain, l’avertissant des dangers, lui donnant la force du vouloir-vivre malgré les obstacles.  Nos Reins et surrénales sont sa résidence. Le burn-out vient de leur épuisement.
La tradition tibétaine nous invite à accueillir notre peur pour toucher du doigt le flux d’énergie vitale qu’elle contient, une fois dénudée de tous ses apparats. Ses « kleshas », schèmes de réactivité émotionnelle, incluent un vaste éventail de jalousie, d’orgueil, de paralysie ou d’agression.
Si nous allions à sa rencontre cet hiver, apprendre à la connaître dans nos schémas de réactivité émotionnelle, le long de nos méridiens et de nos cauchemars …Une rencontre apaisante pour ramener la peur à son palais du Rein, où, lovée, elle se transforme en force et sagesse. Mouvements, méditations, plantes et pratiques du souffle sont là pour nous aider.

Chögyam Trungpa Rinpoche

–       « Nous faisons l’expérience de la négativité comme quelque chose de « terriblement déplaisant », qui sent mauvais, quelque chose dont on veut se débarrasser …si on observe plus attentivement, elle a en fait une odeur juteuse, elle est pleine de vie et précise, liée à la réalité. »
–       « Les émotions sont nos enseignants spirituels » (Bouddhisme tantrique depuis le IVème siècle)